Un bar, à la tombée du jour...

Une ruelle, un bar, une nuit... les éléments propices à un drame...

Herst Lourmac, le patron et barman du pub "Au poney qui tousse" (petite dédicace ) aurait pourtant qualifié la soirée de tout à fait normale : six bonhommes et deux demoiselles au bar, une table occupée par deux hommes et une montagne de papiers et une autre par trois grands gaillards qui discutaient à voix basse. Sans doute des gardes du corps en mal de travail, ou encore les dirigeants d'une guilde quelconque, songea Herst.
Bref, une soirée normale. Il n'avait encore eut aucun ivrogne à mettre dehors. La seule chose qui l'inquiétait quelque peu, c'était l'absence d'un de ses habitués, ou plutôt d'une de ses habituées. Une femme, membre de la guilde des Erudits, professeur à l'académie de magie, très connue dans son milieu : Ezilann Okinoyan.
Elle venait presque tous les soirs prendre un verre dans ce pub dont les clients ne s'intéressaient jamais aux autres clients, grande qualité !
Mais ce soir, elle n'était pas là...
*Bah, elle doit avoir des copies à corriger* songea le barman, à l'instant précis où la porte du pub s'ouvrit avec fracas et où une silhouette s'effondra sur le sol du bar.
Plusieures personnes levèrent la tête, et Herst contourna le bar pour identifier le nouveau venu. Il s'accroupit auprès de la mystérieuse personne, et poussa une exclamation :
"C'est mademoiselle Okinoyan !!"
Deux hommes et une femme quittèrent le comptoir pour s'approcher du corps inerte d'Ezilann. Ils la connaissaient. Mais les autres replongèrent dans leurs activités, le pub était connu pour ça : personne ne se mèle des affaires des autres. Toutefois les clients du comptoir eurent le bon sens de ne pas demander à Herst de les resservir.

"Miss Okinoyan, miss okinoyan ?" appelait le barman, en secouant l'épaule de la magicienne.
"Elle est blessée !" s'écria soudain la femme, en montrant ses vêtements rougis et sa manche gauche déchirée. Elle arracha littéralement le morceau de tissu qui recouvrait le bras d'Ezilann pour constater qu'une longue blessure saignait abondament le long de son bras.
C'est à cet instant qu'Ezilann remua, puis se redressa avec une vivacité étonnante compte tenu de son état. Elle s'assit en tailleur sur le sol et tâta son bras gauche.
"Mais enfin, que vous est-il arrivé, miss Ezilann ? demanda Herst d'un air effaré.
-Je me suis fait attaquer par un Makina. Répondit-elle d'un air dégagé. Ne vous inquiétez pas, j'ai presque l'habitude maintenant...
-Mais votre bras... s'inquiéta la femme qui avait découvert la blessure.
-Ce n'est rien, il me suffit de quelques instants... Elle se concentra quelques secondes, fermant les yeux, et la blessure se referma magiquement. Elle resta concentrée quelques secondes, mais rien d'autre ne sembla se produire et elle rouvrit les yeux.
-Voilà, je suis guérie ! Dit la jeune femme en souriant. Herst, sers-moi un cidre !
-Bien, bien sûr, dit il en souriant à son tour. Mais, le makina ? Où est-il ?
-Je l'ai laissé pour mort dans la deuxième ruelle à gauche, en sortant d'ici. Là où cet idiot avait choisit de m'agresser. Dit-elle en souriant toujours."
Les deux hommes qui s'étaient penchés sur elle alors qu'elle était encore inconsciente se regardèrent et, d'un commun accord, sortirent du bar en direction de cette ruelle.

Maintenant qu'Ezilann était hors du moindre danger, la vie du bar reprit son cours normal : la fille et Ezilann vinrent s'asseoir au bar, Herst servit ses clients et plus personne ne s'intéressa à la jeune magicienne.
Quelques minutes plus tard, les deux bonhommes revinrent en portant de qui semblait bien être un cadavre sur leurs épaules.
Ils laissèrent le corps inerte devant l'entrée et retournèrent tranquillement au bar.
"On lui a fait les poches. Déclara l'un d'eux. En plus de la dague qui a blessé miss Okinoyan il avait une fiole à moitié remplie d'un liquide qui ne m'étonnerait pas d'être du poison.
-Je le connaissais, dit l'autre d'un air détaché. Il s'appelle Argo Dorr, il est boulanger... Vraiment pas le genre à être un tueur.
-Tous les makinas que j'ai eut l'honneur de rencontrer avaient de bonnes têtes d'innocents. Dit Ezilann en haussant les épaules. J'imagine qu'ils ne veulent pas dans leurs rangs des gens trop faciles à soupçonner.
-Un boulanger tueur, tout de même, c'est pas banal ! Dit Herst en souriant. Bah, à force de se faire occire par des gens tels que toi, miss Ezilann, ils finiront bien par disparaître. D'autant plus que ça ne doit pas être évident pour eux de recruter.
-C'est vrai qu'ils peuvent facilement se faire dénoncer par de nouvelles recrues potentielles. Répondit Ezilann, songeuse. Mais si vous voulez mon avis, il sont bien plus nombreux que ce qu'on imagine..."

(ouvert à tout le monde, bien entendu...)