Au détours d'une ruelle, aux sombres quartiers de la ville

"Assez, assez, assez !"
Qu'est-ce qui pouvait bien amener Ezilann à crier de la sorte au beau milieu du coin le plus miséreux de la ville, couchée par terre comme un tas de chiffons, vêtue de loques et couverte de bleus ? Celà remonte à quelques minutes plus tôt...

La jeune fille sortait tout juste d'une réunion d'Etat major, à laquelle elle participait en tant que trésorière d'Etat, comme toujours. Pour rentrer chez elle, elle devait toujours passer dans un quartier assez mal famé. Elle s'était toujours dit qu'elle se ferait attaquer ici, un jour où l'autre. Que ce soit pour manifester la manière dont l'état était géré ou pour passer sa rage envers les nobles riches, un jour ou l'autre, des pauvres l'attaqueraient.
Eh bien, ce jour était venu. Elle s'était faite attaquer par une bande de gosses mal grandits qui se figuraient qu'elle transportait le contenu des caisses de l'Etat quelque part dans ses poches. Et ils avaient été tellement agacés de découvrir que ce n'était -évidemment- pas le cas qu'ils avaient mit les précieux vêtements d'Ezilann en lambeaux et l'avaient rouée de coups avant de l'abandonner dans cette ruelle. Elle ne savait même pas où elle était !

"Assez de cette guerre stupide, des pauvres frustrés, des nobles pris pour tête de turc ! J'en ai assez..."
Elle finit par sangloter et resta avachie par terre comme n'importe quelle miséreuse, pour reprendre quelques forces... Elle était si faible... Le goût de sang s'écoulant de ses lèvres n'était pas pour arranger son optimisme...

Ayant entendu les sanglots de la noble qui s'est fait battre par des jeunes, une beloutre à la fourrure poisseuse s'approcha de la jeune femme. Craintive d'abord puis un peu plus confiante. Elle reconnu la noble qui passait souvent par cette partie de ce quartier mal fréquanté.
La beloutre pencha sa tête vers le côté, curieuse puis échappa un petit "nyu" interrogateur. N'ayant pas vraiment suivi la scène précédente, elle avait plutôt l'impression d'avoir raté un épisode.
La beloutre continua de regarder la jeune femme, les oreilles rabaissées.

Ezilann releva légèrement la tête... Un animal était venue la flairer d'un air curieux.
"Hé... je ne suis pas encore morte la beloutre, ne me mange pas." Dit-elle doucement, se méprenant sur ses intentions.
La noble se releva péniblement, et seretrouva en poition assise, complètement avachie. Tout son corps était douloureux.
"Aïe, mes côtes... et mes cuisses aussi... ils ne m'ont pas ratée." gémit-elle.
"Je ne pourrai jamais rentrer jusqu'à la maison... je ne sais même pas où je suis..."

La beloutre se demandait bien pourquoi la jeune femme disait cela, qu'elle n'était pas encore morte et de ne pas la manger. Même si elle avait faim, elle n'irait pas jusqu'à aller manger la première personne qu'elle verra u__u. Voyons!
Quand la noble se demanda où elle était, la beloutre dit d'une voix un peu cassée (xD).
"Près de l'ancienne cartoucherie"
Effectivement, avant que ces bâtiments aux environs ne soient devenus le domicile de certains pauvres, c'était l'ancienne cartoucherie.

Elle arrondit légèrement les yeux en voyant la petite beloutre remuer les lèvres et parler.
"Euh... merci."
*Depuis quand les beloutres savent parler ?!*
"Je... je vois à peu près où c'est." Dit-elle, toujours un peu étonnée. "Mais je crois que je ne peux pas bouger... Tu n'aurais pas une idée qui pourrait m'aider, la beloutre ?" lui demanda-t-elle d'une voix douce.