L'élevage Okinoyan

A la sortie du village se trouve un grand portail en bois verni qui garde une propriété aux barrières de barbelés. Au-dessus du portail on peut voir une imposante enseigne :

Citation :: Okinoyan & Fils
Elevage de monstres depuis
plus de cent ans

Une personne aux cheveux brun-roux et aux vêtements vert-de-gris s'approcha de ce portail et l'ouvrit au moyen d'une grosse clef en fer qu'elle avait sortie du sac qui pendait à son côté. Elle poussa l'un des lourds battants et leva la tête vers le ciel où on pouvait voir un monstre aux allures de rossignol lui chanter la bienvenue.

"Enfin de retour, ça doit bien faire deux mois que je ne suis pas rentrée ! La prochaine fois j'y réfléchirai à deux fois avant d'embarquer sur un vaisseau à Caravelle, pas facile de disparaitre..."

Elle adressa un sifflement au ross'ilnob (l'espèce du monstre qui chantait au-dessus de sa tête) et s'avança sur le chemin de terre battue qui conduisait au bâtiment principal de l'élevage : sa propre maison.

Elle déboucha sur une vaste cour où se baladaient quelques cachailles (en gros des poules grand modèle) et un chat jaune équipé d'une paire d'ailes qui aboya bruyamment en voyant la jeune fille arriver, provoquant la dispersion en catastrophe des cachailles.

"Allons Filou ! ces pauvres cachailles vont avoir une crise cardiaque ! Filouu"
Elle siffla le hund qui trotta vers elle en continuant d'aboyer affectueusement. Arrivé à sa hauteur il se dressa sur les pattes arrières en battant des ailes pour essayer de lécher la main de sa maîtresse avec sa langue rose et râpeuse. Mais la jeune fille ne l'attendit pas et se dirigea vers la porte de sa propre maison, négligeant celle de ses parents. Filou marchait prestement devant elle.

Elle arriva à la hauteur de sa porte : grosse, épaisse, en bois noir avec une grosse serrure gris-argent. Ezilann en avait perdu la clef depuis longtemps mais elle n'eut qu'à glisser son petit doigt à l'intérieur pour qu'un déclic se fasse entendre et que la porte s'ouvre prestement.
"Heureusement que je n'ai rien à me faire voler tout de même... Au moins j'ai peu de chances de perdre mon petit doigt alors que la clef du portail... c'est un miracle que je l'aie encore !"
Elle pénétra dans la pièce sombre et laissa le hund retourner surveiller la cour : les monstres étaient dressés pour ne pas entrer dans les maisons ce que la jeune fille appréciait pleinement : inutile d'avoir à nettoyer son logis dès qu'elle revient !
Elle posa sa cape sur une chaise et dénicha une bougie et une boite d'allumettes presque vide, elle alluma la mèche et contempla l'endroit où elle se trouvait : une cuisine petite et sale. Une table de bois brut, trois chaises dont une éclopée. Un lavabo en métal qui résonnait affreusement lorsque l'eau y coulait depuis le robinet tordu situé au-dessus. C'était sans doute la plus grande richesse de son logis : l'eau courante absolument potable et incolore pratiquement tout le temps fonctionnelle. Un trésor rare dans ce monde !

» Madame le professeur Okinoyan, asseyez-vous u_u